Le marché des bars et cafés en France
L'état du marché des débits de boissons en 2025
Contexte
Le marché du débit de boissons en France s’estime en 2022 à plus de 8.15 milliards d’euros (contre 5.29 milliards d’euros en 2021), selon l’INSEE. Le débit de boisson se définit par l’activité de commercialisation (ou offre à titre gratuit) de boissons destinées à être consommées sur place ou à être emportées. Ce secteur comprend ainsi à la fois le chiffre d’affaires réalisé par la vente de boissons en bars, en cafés mais également en bureaux de tabac. En 2021, près de la moitié du chiffre d’affaires du secteur était réalisé par les établissements enregistrés sous le code NAF 47.26Z – Commerce de détail de produits à base de tabac en magasin spécialisé. Il est cependant à noter que 2021 fut une année difficile pour le secteur des bars et cafés, l’année 2021 est donc peu représentative de cette activité. Ces établissements (bars et cafés) sont généralement enregistrés sous le code NAF 56.30Z – Débits de boissons.
La diversité de concepts observée sur le marché des bars est en partie due à la pression concurrentielle du secteur, incitant les professionnels à se différencier. En 2022, l’INSEE identifie plus de 35 000 entreprises sur le secteur du débit de boisson (branche d’activité 563 – Débit de boisson). En 2025, EPSIMAS identifie plus de 44 000 établissements du secteur des bars et cafés en activité (code NAF 56.30Z). Ces établissements sont présents sur l’ensemble du territoire français métropolitain, avec toutefois une plus forte concentration observée dans les zones urbaines.
1. Les chiffres clés et tendances du secteur des bars
Depuis plusieurs années, le marché des débits de boissons connaît une forte croissance en France. En 2021, les entreprises du secteur (code NAF 56.30Z – Débits de boissons) enregistrait un chiffre d’affaires de 2.32 milliards d’euros. Cette même année, le marché du débit de boissons dans son ensemble (incluant les boissons vendus dans d’autres établissements que les cafés et les bars) s’estimait à 5.29 milliards d’euros (et à 8.15 milliards d’euros en 2022). En 2024, les établissements de débits de boissons (code NAF 56.30Z) réalisent un chiffre d’affaires d’environ 4.48 milliards d’euros (premières estimations d’EPSIMAS). Cela représente ainsi une croissance annuelle moyenne de 9.2% entre 2015 et 2024.
Le marché des bars et cafés connaît ainsi une forte progression depuis une dizaine d’année. Après un recul significatif de son chiffre d’affaires en 2020 et 2021, le secteur a rapidement rebondi, et retrouvé le cours de sa tendance d’avant covid. Les projections d’EPSIMAS tendent vers une continuation de cette tendance haussière sur les prochaines années, à un rythme toutefois moins soutenu. Entre 2024 et 2027, la croissance annuelle moyenne attendue pour ce secteur est d’environ 4.14% (trajectoire tendancielle).
Sources : INSEE ;
2. Le rapport des français aux bars
Les consommateurs les plus fréquents des bars sont généralement âgés de moins de 34 ans (42% des consommateurs). Ils vivent en centre-ville ou en centre urbain, et présentent un revenu plus élevé que celui de la moyenne nationale. La fréquentation d’un bar reste un achat de plaisir pour les consommateurs, plus enclin à consommer pendant les périodes de vacances. Il est estimé que 37% de la population boit plus de boissons alcoolisées durant les vacances qu’à l’accoutumée. La fréquence moyenne de visite pour les Français est d’une à trois fois par semaine, une tendance plus souvent observée dans les zones urbaines, et dans la tranche d’âge 18-35 ans. La fréquentation des bars est associée dans l’esprit des consommateurs français à la notion de plaisir et de détente.
La bière et les cocktails sont les boissons dont la consommation augmente le plus en période de vacances. Les apéritifs et les boissons gazeuses/chaudes connaissent également une hausse de consommation pendant les périodes de vacances. Les Français fréquentent les bars principalement le vendredi (47% des consommateurs) et le samedi (58% des consommateurs). En semaine, le jour enregistrant la plus forte fréquentation est le mercredi (27%), et le jour enregistrant la plus faible fréquentation est le lundi (15%).
Par ailleurs, l’intérêt des consommateurs français pour le sujet des bars connaît des pics d’intérêt significatifs sur la période estivale (juin à août). Malgré cette hausse ponctuelle d’intérêt, celui-ci reste plutôt stable tout au long de l’année.
Sources : EPSIMAS ; Propulse by CA ; Fédération Nationale des Boissons ; NielsenIQ
3. Evolutions du secteur des débits de boissons
Les habitudes de consommation des Français ont fortement évolué depuis plusieurs années. La consommation individuelle d’alcool tend à la baisse, notamment auprès des plus jeunes générations. La consommation des boissons sans alcool, ou à faible teneur d’alcool, est ainsi poussée par une demande croissante d’alternatives aux boissons alcoolisées. Paradoxalement, le secteur des boissons alcoolisées continue également sa croissance, poussé par une demande de plus en plus orientée vers des produits haut de gamme (produits locaux, cocktails sophistiqués, bières artisanales …). La notion d’expérience client est également plus que jamais au cœur des attentes des consommateurs. Les bar à thèmes, les soirées spéciales, et les évènements sont particulièrement prisés.
La tendance des bars à concept continue ainsi de croître rapidement. En effet, les habitudes de consommation ont changé ces dernières années. Les clients recherchent désormais des expériences uniques au-delà de la simple consommation de boissons. Cela se traduit par une forte demande pour des cocktails innovants, des ambiances originales (bars à thèmes, soirées spéciales) et des événements tels que des concerts ou des jeux. La dimension sociale et conviviale des bars demeure un atout majeur, en particulier pour les jeunes générations, qui voient ces lieux comme des espaces de détente, de rencontre et de divertissement.
Sources : EPSIMAS
4. L'offre existante sur le marché des bars
En France métropolitaine, 44 844 établissements sont recensés en 2025 sous le code NAF 56.30Z, relatif à l’activité de débit de boisson. En 2022, l’INSEE identifiait plus de 35 000 entreprises sur le marché du débit de boisson dans son ensemble.* Malgré une plus forte concentration des débits de boissons dans les villes, ces établissements sont présents sur l’ensemble du territoire français.
Ainsi, pour se différencier, nombre de bars misent sur l’originalité de leurs concepts. Certains se spécialisent sur des produits spécifiques (bar à bières, bar à cocktails, bar à shooter …), tandis que d’autres misent sur la diversité de choix à la carte. Certains proposent une ambiance festive (notamment les bars dansant), tandis que d’autres optent pour une ambiance chaleureuse et tranquille (les bars-restaurants notamment). Enfin, certains misent sur des prix très attractifs pour attirer une clientèle plus large, tandis que d’autres ciblent davantage leurs clients et recherchent un ticket moyen plus élevé. Il est à noter que de nombreux concepts émergent et / ou se popularisent depuis quelques années en France, notamment les concepts de Speakeasy ou encore les bars itinérants.
En France, en 2023, le ticket moyen en bar s’estime à 17,33 EUR. Les Français accorderait ainsi 55 EUR par mois en moyenne pour leurs sorties en bars et cafés. Ce budget tend à être plus élevé chez les moins de 35 ans.
Sources : Benchmark EPSIMAS ; Numbeo ; BASE SIRENE ; Propulse by CA ; SIRHA
*Note d’interprétation : une entreprise peut avoir plusieurs établissements ; le nombre d’établissements en 2025 et le nombre d’entreprises en 2022 ne peuvent donc pas être comparés entre eux.
5. Les enjeux du secteur des débits de boissons
Le marché des bars fait face à de nombreux défis en 2025. D’une part, les professionnels du secteur doivent composer dans un environnement hautement concurrentiel. Cette pression concurrentielle s’ajoute à une pression sur le pouvoir d’achat des consommateurs du fait du contexte de forte inflation ces dernières années, rendant la hausse des prix du secteur plus difficile. D’autres parts, le coût des matières premières a fortement augmenté en quelques années (une hausse estimée à 65% entre 2021 et 2023 sur le secteur de la restauration). Cette hausse des charges d’exploitation fait de la maîtrise des coûts un enjeu majeur. Un autre enjeu majeur du secteur des bars et café, à l’instar de la restauration, est celui du recrutement. Le marché fait face à une pénurie de main d’oeuvre qualifiée, et un taux de turnover très important.
Sources : Rydge Conseil ; Gira
6. Codes NAF / APE des bars
Les entreprises du secteur doivent s’enregistrer sous le code NAF 56.30Z – Débits de boissons
Cette sous-classe comprend les bars, les cafés, les discothèques et les pistes de danse où le service de boissons est prédominant, les vendeurs de boissons itinérants
Cette sous-classe ne comprend cependant pas la revente de boissons emballées/préparées (cf. 47), la vente au détail de boissons par le biais de distributeurs automatiques (cf. 47.99B), les discothèques et les pistes de danse où le service de boissons n’est pas prédominant (cf. 93.29Z)
Les autres codes NAF pouvant être relatifs au secteur du débit de boissons en France sont :
– 47.26Z – Commerce de détail de produits à base de tabac en magasin spécialisé
Cette sous-classe comprend le commerce de détail de tabac, le commerce de détail de produits à base de tabac
– 92.00Z – Organisation de jeux de hasard et d’argent
Cette sous-classe comprend la vente de billets de loterie, l’exploitation de machines à sous automatiques, l’exploitation de sites web de jeux de hasard virtuels, la prise de paris et autres opérations de paris, les paris mutuels hors hippodrome, l’exploitation de casinos, y compris de « casinos flottants »
Cette sous-classe ne comprend cependant pas l’exploitation de jeux fonctionnant au moyen de pièces de monnaie (cf. 93.29Z)
Source : INSEE
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